vendredi 6 décembre 2013

Bangui, encore en sang!

Ce jeudi 5 décembre 2013, à 5h, nous sommes réveillés par des coups d’armes automatiques, lourdes et légère. On se demande ce qui se passe, pas de nouvelles sûres! Sinon des rumeurs circulent, « les anti-baraka, milices d' auto défense sont rentrés à Bangui. Ils ont attaqués les postes de l’armée nationale dans certains quartiers ». Plus tard, ces rumeurs vont s’avérer vraies. 

A 6heures, à l’heure des offices et de la messes, les femmes et les enfants viennent se réfugier à l’église. On attend de commencer la messe. D’autres arrivent plus de messe. Petit à petit, la paroisse saint de GALABADJA, petit à petit de remplit. Des armes continuent à crépiter. 

Les premiers à arriver à la paroisse


Au petit dispensaire de la paroisse, affluent des blessés par balles au bras, à la ête et au ventre. Un atteint d’une flèche au PK12 , soutenu par un frère, déambule, l’infirmier ne peut rien et l’oriente vers un autre hôpital. L’infirmier fait ce qu’il peut. Nous appelons la croix rouge pour évacuer les blessés graves, au bout du téléphone, ils nous vont savoir qu’ils n’ont pas de carburant. Un jeune homme  atteint de balle au ventre se tord de douleur, à son chevet sa soeur fond en larmes, l’infirmier (l’unique de garde) ne peur rient, quelques heures, il succombe.  Sur le banc est couché un enfant, seul, le crâne couvert de sang et de pansement, sans parent. Dans une salle du dispensaire, la sage femme de garde accouche une femme. Des armes continuent à détonner.

Un enfant blessé


Dans la cour de la paroisse des foyers de dressent, des femmes préparent. Partout sont étalées des personnes. Environ 2000 personnes. Le curé de la paroisse joint l’archevêque pour l’informer de la situation et une éventuelle présence de la MISCA, sans suite. 

La nuit tombe, des tirs d’armes par intermittence s’entend au loin. Des familles continuent à avenir à la paroisse (Saint Jean de Galabadja, dans le 8ème Arrondissement), beaucoup d’hommes, de  femmes et d’enfants. La paroisse, l’école, le centre de jeunes et le dispensaire sont occupés, environ  cinq mille personnes. 
Aucun secours, on ne sait à quel saint se vouer!  On s’organise comme on peut pour accueillir les gens. On n’est à l’abri de rien. Quelques personnes en armes circulent et tirent en l’air. Que sera notre situation dans les heures qui s’égrainent, Dieu seul sait!


Vers mi-nuit, dans la cour de la paroisse, des milliers de personnes sont couchés. Les jeunes devant un feu de café discutent, les enfants, femmes et personnes âgées sont emportées par le sommeil. Partout , dans les couloirs des salles de classes, au dispensaire,  sur l’ herbe, ils sont couchés. Certains, c’est depuis 3 heures qu'ils sont en cavale. 

Mag.Eynem

















Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire